• Mon parcours professionnel

    "Quand je serai grande, je ferai comme toi maitresse !"

    J'ai dit ça quand j'avais 6 ans. Je trouvais ma maitresse de CP tellement formidable ! Et apparemment j'adorais jouer à la maitresse avec mon frère, mes cousins, mes poupées, mes peluches ... Quand on dit qu'être enseignant, c'est une vocation !

    Venez découvrir comment j'ai concrétisé ce souhait.

    "Quand je serai grande, je ferai comme toi maitresse !"

    J'ai dit ça quand j'avais 6 ans. Je trouvais ma maitresse de CP tellement formidable ! Et apparemment j'adorais jouer à la maitresse avec mon frère, mes cousins, mes poupées, mes peluches ... Quand on dit qu'être enseignant, c'est une vocation !

     

    Cette idée ne m'a pas quittée, malgré de nombreuses interrogations. Mais j'aimais l'idée de travailler auprès d'enfants, de leur transmettre des connaissances et de les aider à comprendre les monde qui les entoure. De plus, j'aime apprendre et découvrir de nouvelles choses, par contre je n'aime pas faire toujours la même chose !

    J'ai ainsi passé un bac ES pour garder un cursus assez pluridisciplinaire. Après le bac, j'ai intégré une filière qui me permettait d'atteindre une licence pluridisciplinaire, qui préparait au concours d'entrée à l'IUFM.

    J'ai obtenu mon concours du premier coup (admissibilité et admission), et ai eu une classe de CE2-CM1 en tant que stagiaire.

     "Vos élèves n'apprendront rien"

    Mes débuts ont été compliqués : les élèves avaient eu une année de CP difficile avec de nombreuses absences de professeurs et les parents ont mal perçu l'arrivée d'une très jeune enseignante. Pour les rassurer, mon suivi a été renforcé (nombreuses visites du tuteur, de la CPC et même du DEA). Malgré tout cela, mon tuteur m'a proposé de reconduire mon année de stage. Pourtant, j'ai bien été titularisé sur avis de l'inspecteur, qui a été satisfait de mon travail lors de sa visite.

    Je pense que la pression des parents et des visites ne m'a pas permis d'évoluer sereinement. Par ailleurs, les conseils prodigués par mon tuteur étaient parfois contradictoire : "Suis une méthode!" et "Tu ne dois pas suivre la méthode absolument!" Je comprends qu'il parlait d'esprit critique, mais sur le moment, le ton n'était pas celui de la bienveillance et du conseil, et cela m'a fortement déstabilisée, ajoutée à la pression subie depuis le début de l'année.

    Educatrice en internat

    L'année d'après, j'ai attéri à l'EREA : Etablissement Régional d'Enseignement Adapté. C'est un collège-lycée professionnel, accueillant des élèves de la 5 Segpa au CAP en 2 ans, avec un internat éducatif. J'étais nommée en tant qu'enseigante-éducatrice, je suis donc intervenue sur l'internat après les cours pour des activités, ainsi que pour les nuits jusqu'au début des cours. J'avais également une partie en vie scolaire, où j'accueillais les élèves en cas d'absence de professeurs ou d'exclusion de classe. Cette année-là n'a pas été de tout repos, vu le contexte difficile par essence : les jeunes de l'EREA sont à l'internat car il y a de gros manques éducatifs chez eux. De plus, il s'agit d'élèves en difficulté scolaire (apprentissage et comportement). PAr-dessus cela, les adolescents ne sont pas mon public de prédilection, et j'avais à peine 5 ans de plus que les plus vieux !

    Mais l'année a été enrichissante, et j'ai rencontré des collègues vraiment très sympathiques !

    Je n'ai pas 25 paires d'yeux !

    Pour éviter de retourner dans ce genre de structure, j'ai postulé dans une région assez éloignée de ma résidence du moment. J'ai donc déménagé dans une région totalement inconnue. La classe où j'étais nommée a fermée et j'ai dû attendre fin août pour avoir confirmation de mon CP-CE1.

    Cette année-là fut encore mouvementée ! L'année précédente, l'enseignant avait été longuement absent, et cela s'en ressentait sur le comportement et les connaissances des CE1. Ajouté à cela deux élèves très agités, et une communauté de voyageurs. C'était l'année de ma première inspection, et j'ai bénéficié d'un suivi accru de la CPC (qui malheureusement n'était pas bienveillante ni de bon conseil : "Votre classe est très moche! La peinture est affreuse !!"). L'inspection s'est pourtant bien passée et mes élèves de CP sont reparti lecteurs (à part un qui ne voulait pas grandir, une qui avait des problèmes d'audition, et 2 voyageurs faibles lecteur - sur 11 élèves).

    4 classes par an

    Les deux années suivantes, j'ai occupé un poste de Titulaire de Secteur, et j'ai complété plusieurs enseignants. Cela m'a permis de découvrir de nombreuses classes, pratiques et collègues. Une période très enrichissante, et plutôt calme, comparée aux 3 années précédentes. Même si la première année, j'ai dû faire face à la défiance des parents et des élèves, face à une nouvelle tête dans l'école !

    Titulaire !!

    A la rentrée, comme je l'ai dit dans mon précédent article, je vais avoir une classe de MS, tout à moi, et j'y suis nommée à titre définitif ! C'est une grande source d'inquiétude vu mon parcours précédent, mais je sais aussi que j'ai désormais plus d'expérience ! Par ailleurs, les difficultés rencontrées ont construit ma façon d'enseigner et les valeurs que je souhaite transmettre : bienveillance et tolérance sont deux mots-clé de ma vision des choses.

     

     

    « MA classe !Mon cahier de maitresse »

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Août 2017 à 14:03

    Chouette article! Ca fait réaliser qu'on est pas seules à avoir galéré durant notre parcours professionnel!

    De mon côté, c'était les stages durant ma formation que je vivais très mal... Enseignantes pas toujours bienveillantes, ou alors avec des paroles contradictoires que je reconnais dans ta phrase "Suis une méthode!" et "Tu ne dois pas suivre la méthode absolument!" et gêne à être observée.

    Mon problème c'était : ne pas prendre de bonnes décisions tellement je voulais faire "juste et bien" face à mes évaluateurs/formateurs.

    En fin de compte, j'ai au deuxième essai réussi mes examens finaux. Puis j'ai réalisé un an de remplacements et cela m'a permis de voir et d'apprendre pleins de choses.

    Je ne me suis sentie réellement bien qu'une fois que j'ai eu ma propre classe à temps plein avec également pour valeurs : respect, tolérance et bienveillance. J'entamerai ma 6ème rentrée fin août et plus le temps passe mieux ça va. Alors rassure toi, tout va pas toujours rouler comme sur des roulettes dès la 1ère année mais l'essentiel je trouve c'est de respecter ses valeurs et faire du mieux qu'on peut.

    Une collègue à moi (maintenant à la retraite) avait pour habitude de me dire "Chaque chose en son temps" et cette phrase me revient en mémoire quand je veux trop faire tout de suite. Garde-la dans un petit coin de ta tête si ça peut t'aider dans les moments plus difficiles wink2

    Alors, après ce long commentaire une dernière chose : Je te souhaite beaucoup de plaisir avec ta propre classe happy

      • Dimanche 13 Août 2017 à 23:42

        Merci beaucoup pour ton témoignage ! ça me rassure toujours de voir que je ne suis pas la seule à avoir mal vécu ma formation. Je trouve cela vraiment dommage quand des formateurs n'appliquent pas du tout leurs propres conseils, à savoir être bienveillant envers les élèves pour les encourager et non les rabaisser.

         

        Comme tu le dis, je sens que cette rentrée en tant que titulaire va parfois être difficile, mais je vais garder en tête mon expérience, et ton conseil ! Surtout que j'ai parfois des tendances perfectionnistes ! Nous devons être beaucoup de ce genre d'ailleurs ^^

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